Stacks Image 22998
mai 2022
ISBN 978-2-84809-330-7
15 x 20 cm
78 pages

17 €
T'en allant dans la nuit moscovite
Vladimir Aristov

traduit du russe
par
Julia Holter
et
Jean-Claude Pinson

Vladimir Aristov est l’un des acteurs majeurs du courant dit « méta-réaliste » qui, apparu au début des années 80, a profondément renouvelé la poésie russe. L’originalité de la poésie d’Aristov n’est pas sans rapport avec sa formation de mathématicien. Elle repose en effet sur la prise en compte d’une réalité multiple, susceptible d’être appréhendée selon divers niveaux, à l’instar de ce qu’enseignent les géométries non-euclidiennes. D’où l’importance chez lui de la métaphore, non tant comme poétique de l’image, que comme outil rhétorique susceptible de porter au langage la pluralité infinie du réel. Loin d’être absconse, sa poésie est cependant toujours très concrète, parce que soucieuse d’explorer les circonstances et d’en éclairer tous les plans. C’est en particulier une poésie des lieux, attachée à en inventorier les plus secrets recoins.

il y a, gratte-ciel éclairé par en bas,
se découpant, la flèche de l’hôtel « Ukraine »
et, tendre, réprouvée,
une clarté plus qu’automnale


[…]

Va, dauphin,
Ignore mots et lettres,
Nage dans les rouleaux des éviers des appartements.

Jusqu’à ce que l’eau arrive
Dans les douches nocturnes désertées.


Né en 1950, Vladimir Aristov vit et travaille à Moscou, où il est chercheur et professeur dans un institut d’ingénierie spécialisé en cybernétique. Auteur de cinq recueils de poèmes et d’un roman, il a aussi publié des articles et essais sur la philosophie de la poésie. Il a obtenu le prix Andreï Biély en 2008. Rilke et Mandelstam sont parmi les poètes qui ont le plus marqué un auteur particulièrement attentif à la résonance du son dans un vers non rimé.